Le Togo s’engage résolument vers une ère politique nouvelle avec l’adoption récente d’une Constitution remaniée, marquant ainsi sa transition vers la Ve République. Cette avancée majeure a été officialisée dans une séance parlementaire nocturne le 25 mars dernier, signalant un changement significatif dans la gouvernance du pays.

Inspirée par des modèles établis notamment en Allemagne, en Italie et au Liban, cette nouvelle Constitution consolide le pouvoir exécutif autour du président du conseil, élu par la majorité parlementaire. Désormais, le président de la République devient un titre honorifique avec un mandat unique de six ans, tandis que le président du conseil des ministres endosse le rôle effectif de chef de l’exécutif. Cette redistribution des pouvoirs vise à dynamiser la politique togolaise en favorisant une approche plus représentative.

Le Sénat, composé d’une majorité de membres élus par les collectivités territoriales et d’un tiers nommé par le Président, revêt également une importance accrue dans cette nouvelle configuration politique. Notamment, tout ancien président devient automatiquement sénateur à vie, assurant une continuité institutionnelle.

Le renforcement des pouvoirs du président du conseil des ministres, incluant notamment le pouvoir réglementaire et la nomination aux postes civils et militaires, promet une gouvernance plus proactive. Cependant, cette réforme ambitieuse suscite des interrogations quant à son impact sur l’indépendance judiciaire et l’efficacité du système.

L’opposition, bien que contestataire, n’a pas pu empêcher l’adoption de cette révision constitutionnelle, largement soutenue par plus des 4/5 des parlementaires. Cette évolution marque un tournant dans l’histoire politique du Togo, offrant une nouvelle perspective de gouvernance plus représentative et adaptée aux besoins des citoyens, tout en maintenant la stabilité du pays.

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